Depuis 2004, le zonage du territoire national en ZNIEFF (Zones Naturelles d’Intérêt Ecologiques, Faunistiques et Floristiques) définit des périmètres sensibles, regroupant des habitats et des espèces remarquables devant être pris en compte dans les projets d’aménagement du territoire.
Le programme de mise à jour des ZNIEFF inclut la Fonge, qui représente un compartiment fondamental de la biodiversité (le plus diversifié après les Insectes !). Toutefois, peu de données sont disponibles en archives, en dehors d’excursions et d’inventaires ciblés sur des sites ponctuels. La saisie de nombreuses données non encore informatisées, mais aussi un programme de prospections pluriannuel, déjà entamé en 2016, sont nécessaires pour parvenir à un niveau d’information suffisamment décisif pour peser sur la protection de zones d’intérêt particulier pour la Fonge. La visite d’une douzaine de ZNIEFF par an, jusqu’ici soutenue par le Conseil Régional du Nord-Pas-de-Calais et la DREAL dans le 59 et le 62 doit être élargie à la Picardie avec la participation des associations partenaires. La Base mycologique régionale a un très grand rôle à jouer, ainsi que les outils de saisie in situ dont le développement est programmé pour 2018 et 2019 (smartphones etc.).
De ce point de vue, malgré une faible densité de données, l’ex-région Nord-Pas-de-Calais a été pionnière dans la démarche d’intégration de la Fonge aux critères d’évaluation, grâce aux travaux de Régis Courtecuisse, concrétisées en 2005 par une première liste d’Espèces Déterminantes pour la Fonge, la première en France. Les réflexions conceptuelles et méthodologiques énoncées pour ce travail, et reprises ci-après, sont plus que jamais d’actualité.