Lancé en 1982 dans le contexte du programme européen Natura2000, l’inventaire des ZNIEFF (Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique) vise à documenter la diversité et l’intérêt écologique d’espaces naturels sensibles ou menacés. Ce classement est essentiel aujourd’hui dans les politiques et les projets d’aménagement du territoire, afin de permettre la protection des sites les plus sensibles.
On distingue 2 types de ZNIEFF :
- les ZNIEFF de type I : secteurs de grand intérêt biologique ou écologique, de surface plutôt réduite ;
- les ZNIEFF de type II : grands ensembles naturels riches et peu modifiés, offrant des potentialités biologiques importantes.
Après un premier inventaire, une seconde campagne a été lancée en 1996. Depuis 2004, le catalogue des ZNIEFF française est réalisé, mais est aussi en constante réévaluation, tenant compte des progrès des connaissances naturalistes, et de l’évolution (positive ou négative) de ces surfaces. La campagne de « modernisation » des ZNIEFF se fonde sur la notion d’espèces et d’habitats déterminants (dont la présence justifie le classement en ZNIEFF), et, en fonction des ressources locales, inclut des groupes taxinomiques jusque là négligés, et en particulier la fonge, grande absente des premières campagnes axées sur la macrofaune et les plantes supérieures.
La région des Hauts-de-France comporte Toutefois, peu de données sont disponibles en archives, en dehors d’excursions et d’inventaires ciblés sur des sites ponctuels. La saisie de nombreuses données non encore informatisées, mais aussi un programme de prospections pluriannuel, déjà entamé en 2016, sont nécessaires pour parvenir à un niveau d’information suffisamment décisif pour peser sur la protection de zones d’intérêt particulier pour la Fonge. La visite d’une douzaine de ZNIEFF de type 2 par an, jusqu’ici soutenue par l’ex-Conseil Régional du Nord-Pas-de-Calais et la DREAL dans le 59 et le 62 doit être élargie à la Picardie avec la participation des associations partenaires. La Base mycologique régionale a un très grand rôle à jouer, ainsi que les outils de saisie in situ disponibles sur le site de l’Atlas mycologique hdf.adonif.fr.
De ce point de vue, malgré une faible densité de données, l’ex-région Nord-Pas-de-Calais a été pionnière dans la démarche d’intégration de la Fonge aux critères d’évaluation, grâce aux travaux de Régis Courtecuisse, concrétisées en 2007 par une première liste d’Espèces Déterminantes pour la Fonge, la première en France[1]. Les réflexions conceptuelles et méthodologiques énoncées pour ce travail, et reprises ci-après, sont plus que jamais d’actualité.
La vulnérabilité et l’écologie s’évaluent aujourd’hui à partir de données brutes, dont la saisie sur la Base régionale s’est développée en 2018. La liste établie en 2007 sera donc à réviser et à renouveler. Les données recueillies sur les ZNIEFF existantes serviront alors de référence pour extrapoler à des zones non classées susceptibles de correspondre à des habitats fongiques méritant un classement, ce qui suppose des développements cartographiques autant que statistiques à entreprendre en amont de ce projet.
Les données obtenues à la suite de ces visites sont intégrées à la base de l’Atlas Mycologique, et seront bientôt consultables par ZNIEFF sur la page de recherche cartographique de ce site.
[1] COURTECUISSE, R., LÉCURU C. & MOREAU P.-A., 2005. les espèces « déterminantes » du Nord-Pas-de-Calais. Groupes d’espèces fongiques d’intérêt écologique par type de milieux. Bulletin de la Société Mycologique du Nord de la France 78: 55-75. Consulter l’article